Je vis dans ma camionnette à Montréal – Faire pipi et faire caca

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Réglons immédiatement ce sale problème : les McDonalds de Montréal sont presque tous ouverts 24 heures sur 24.  Si ça fait de la peine à Ronald que j’utilise ses toilettes sans acheter sa marde de clown, qu’il aille se faire voir.

Voici une carte de Montréal.  La majorité des points rouges sont des McDos et autres chaines de malbouffe.  Excusez-moi pour les autres que Google a inclu.

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Sérieusement

Dans le monde, selon des données sérieuses, 2.5 milliards de personne n’ont pas accès à une toilette.  Cela cause de graves problèmes d’épidémies.  Mon expérience présente n’a donc rien d’extraordinaire.  Cliquez ici pour un article très intéressant à ce sujet.

Subjectivement, pour le Vanster, les questions de pipi-caca sont aussi une préoccupation importante.  Au moins autant que ses grandes idées et le côté romantique de ses petites aventures.  En fait, pour tous les humains, les questions excrétoires sont d’une importance capitale trop souvent négligée.

Un soldat britannique essaie de nettoyer une latrine, durant la 1ère guerre mondiale.

Par exemple, on pense toujours aux grands héroïsmes des vétérans de guerre.  On parle de ceux qui se sont faits tirer dessus pour sauver un capitaine, on parle de ceux qui ont exécuté parfaitement leur dangereuse tâche.  Parle-t-on de tous les autres qui, quotidiennement, dans le froid et la pluie, devaient se débrouiller tant bien que mal pour ôter leur harnachement de guerre et se soulager dans l’horrible recoin d’une tranchée boueuse où des dizaines d’autres étaient passés avant eux pour exactement la même chose?  Non.  Je demande un monument en bronze, à ce sujet.  Drette devant le parlement.

 

À propos de pipi et de caca, je vous suggère de lire un excellent passage de ‘L’insoutenable légereté de l’être’ par l’écrivain et essayiste tchèque Milan Kundera.  Trois chapitres entiers sur la merde et sa métaphysique!

Dans notre expérience personnelle du réel, tout ça prouve l’immense importance de la fin de notre cycle digestif.  C’est suite à cette prise de conscience, que j’ai décidé de réviser une célèbre théorie psychologique suite à des expériences plus difficiles que j’ai eues en tant que Vanster.

Cette légère modification est entièrement défendable.  Une fois, j’avais faim et j’avais décidé de me gâter dans un des fast-foods d’Hochelag’ que j’affectionne particulièrement.  Je cherchais à combler un besoin au tout premier étage de la pyramide originale de Maslow : me nourrir.

Un péristaltisme soudain a complètement changé mes plans.  C’était probablement le Puritan de la veille.  D’une seconde à l’autre, ma calme marche vers le fast-food a été chamboulée par l’apparition d’un besoin extrêmement urgent et annulant entièrement mon besoin de nourriture.  Je me suis jeté dans le café le plus proche en remerciant les saints-patrons des Vansters (Jack Kerouac et Huckleberry Finn) pour avoir mis devant moi une toilette libre.

Pendant les secondes périlleuses où je me dandinais avec incertitude vers ma salvation, plus rien n’existait.  Je n’avais plus faim.  Je n’avais plus soif.  On aurait pu m’offrir des milliers de dollars ou Marlene Dietrich en déshabillé, si ça avait allongé mon supplice, j’aurais refusé.  À ce moment précis, les notions d’estime sociale et d’accomplissement personnel étaient devenues des absurdités aussi éloignées de moi que les questions existentielles le sont pour les clients du Buonanotte ou les téléspectateurs de Occupation Double.  Je n’avais plus aucun désir, sauf ce dont je vous parle.

Dès que j’en ai eu terminé avec mes besoins urgents, mon être a perdu son impressionnante concentration totale vers un seul objectif et j’ai retrouvé la panoplie de manques et d’ambitions qui nous occupent sans arrêt.  J’ai pu revenir à ma recherche précédente que j’ai très médiocrement complétée dans le même café.  J’aurais préféré manger au fast-food que je visais, mais j’ai plus de respect pour les cafés indépendants que pour Ronald McDonald, quand même…

Bref, cette expérience confirme la théorie de Maslow, basée sur la prépondérance des besoins dans un ordre que sa pyramide illustre bien.  Toutefois, un nouvel étage est selon moi absolument nécessaire dans la hiérarchie.

 

QUELQUES SOLUTIONS

Stationnez-vous en conséquence!

Établissements publics

Les bibliothèques, les patinoires, les piscines municipales et les autres infrastructures publiques devraient toujours vous laisser utiliser leurs toilettes.  Personnellement, je le fais souvent et je n’ai jamais eu de problèmes.  Vini, vidi, cacari.

Bien que l’unique raison de ma venue est évidente pour le personnel, je suis un Gentlebum et j’évite ainsi la stigmatisation et la résistance qui me seraient appliquées si j’avais l’air d’un punk ou d’un « pouilleux ».  C’est triste, mais c’est comme ça.  Un inconvénient à cette solution : les heures d’ouvertures de ces lieux publics sont restreintes.

Chantiers de construction

Ils sont souvent très mal surveillés et il y a toujours un Port-o-Let quelque part.  Par exemple, je stationne souvent près d’un parc de Griffintown.  À une minute de marche de mon parking, il y a quelques Port-o-Lets accessibles facilement, sans même que j’aille à me risquer au-dessus d’une clôture ou à passer une pancarte « Accès interdit ».

Si vous ouvrez l’œil comme un Vanster, vous remarquerez ces bécosses.

Attention, souvent, elles n’ont pas de papier.  Je crois que les constructeurs trainent toujours un peu de PQ sur eux.  Le bon Vanster de même.

Centre d’achats, food courts et réseau des transports

Il y a des toilettes relativement propres, presque pas surveillées et pratiquement accessibles gratuitement un peu partout.

Voici 2 exemples:


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Dans le food court du Centre Mondial du Commerce, à droite du restaurant de sushis complètement dans le fond.


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Dans le long corridor serpentant entre le Centre Bell et la station de métro Bonaventure.  Entrez au coin De La Montagne et Saint-Antoine.  Prenez l’ascenseur.  Je vous laisse découvrir le reste par vous même.

Trouvez quelques unes de ces solutions à proximité de votre parking ou des endroits où vous passez beaucoup de temps.  Le Vanster doit développer une mémoire et un sens de l’observation bien particuliers et constamment alertes.  Cela lui permettra de dresser une carte géographique mentale extrêmement utile.

 

Le nirvana du Vanster

Voici la toilette des hommes du Café Hoche, sur Ontario, près du Marché Maisonneuve.  Elle comprend un lavabo privé, des essuie-mains, un miroir et un trône maintenu dans une propreté exemplaire.  En fait, tout est toujours maintenu dans une propreté exemplaire!

L’éclairage est agréable, le design est harmonieux, la porte se barre bien, l’espace est silencieux, l’endroit est relativement grand.

Cette toilette, c’est plus qu’une toilette.  C’est un lieu pour brièvement déposer son sac-à-dos et faire une courte et rafraichissante relaxation.  Le lavabo privé vous permettra un brossage des dents et un bon lavage de la figure discrets et agréables.

Le Café Hoche a aussi une excellente connexion Wifi.  Très pratiquement, elle s’attrape aussi à partir de l’extérieur, où il y a des places de stationnement…

Les breuvages chauds sont abordables et bien faits.  Les collations (surtout les biscuits aux brisures de chocolat!) sont excellentes mais un peu chères.  Le personnel est correct.  À l’arrière, plusieurs prises de courant sont disponibles pour les prisonniers du portable.

Le design chico-design-branché attire un peu trop de hipsters et de yuppies à mon goût.  Mais, l’immaculée salle de bain me réconcilie avec ce désagrément.

J’utilise beaucoup ce café, dont le divan en cuir a eu une belle participation dans ma survie psychologique à mon expérience de Vansterisme.  Je dois rassembler toute ma bienséance de Gentlebum pour ne pas en abuser.

 

Planification excrétoire

Remarquez vos cycles.  Si vous savez que les fins de soirées sont un moment charnière, pourquoi ne prendriez-vous pas l’habitude d’aller prendre un café, et de squatter un signal wifi, à cette heure-là?  C’est quelques dollars bien investis…  Joignez l’utile à l’excrément!

Ne manquez pas d’opportunités.  Si vous allez prendre une bière dans un bar, n’oubliez pas d’aller faire un tour où vous avez maintenant tous les droits de le faire, en tant que client.  Même chose dans les épiceries ayant des toilettes.  Les Loblaws en ont toujours, au deuxième étage.  Vive les Loblaws!

 

La force du mental

Si vous allez vous coucher en sachant que vous n’avez pas de solution pipi-caca à proximité, la loi de Murphy fera en sorte que vous vous réveillerez assurément à 5 heures du matin, en pleine averse, avec une envie pressante.

J’ai remarqué que lorsque que je vais dormir en étant capable de visualiser ma solution et en sachant, qu’au pire, ce n’est qu’à quelques minutes de marche, je ne me réveille jamais avec des envies pressantes.

C’est comme si l’existence mentale de la solution éloignait le problème!  C’est fascinant, l’âme humaine…

 

Horrible recommandation

Un de mes amis Vansters m’a raconté…

…mais bien sûr qu’il y en a d’autres!!!  Plus que vous le pensez!  On est en pleine crise économique et en hold-up intergénérationnel!  Pleins de p’tits-vites font des raisonnements semblables aux miens et décident que la modestie et la vie de bohème valent mieux que de varger dans un système en train de s’effondrer.  Le 9 à 5 et la cotisation à un régime de retraite programmé pour la faillite… Non merci!

Je reviens…  Un de mes amis Vansters m’a raconté qu’il gardait dans sa van un pot de peinture vide et une bouteille de ‘Mr.Net’.  Je vous laisse déduire le reste…

Perso, j’aime mieux allez faire mes offrandes au McDo.

Finalement, bien que je ne confirme rien ici au sujet de la pisse-sauvage, je vous conseille quand même de stationner à proximité immédiate de ce genre de lieu.

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