Je vis dans ma camionnette à Montréal – Travailler

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Mon mode de vie étrange fonctionne uniquement parce que je travaille.  Dans un environnement urbain où la survie est si facile, le grand ennemi reste l’ennui.  Je suis heureux d’avoir une passion qui me fait travailler à peu près 16 heures par jour.

Pour satisfaire votre curiosité, pendant ces quelques mois de vansterisme, je travaille surtout en tant que producteur et diffuseur en arts de la scène.  Ma compagnie n’a pas de bureaux.  C’est contre mes principes.  Je trouve odieux que des compagnies artistiques subventionnées avec l’argent des contribuables fassent encore ce genre de dépenses archaïques et se louent des lofts dans le Mile End.  Ridicule.  Ma compagnie a diffusé dans 4 pays, l’an passé.  Nous sommes « plus gros » que de nombreuses autres compagnies semblables à la mienne et ayant pignon-sur-rue dans des quartier trendys de Montréal.  C’est peut-être parce que nous rémunérons des artistes au lieu d’investir dans le pêtage de broue et le confort d’un bureau…  Notre stystème de télé-travail, la vraie motivation de notre personnel qui n’a pas besoin de supervision, et nos meetings dans des cafés remplacent très bien ces petits luxes.  À ces compagnies artistiques qui dépensent leurs bourses du Conseil des Arts dans des loyers de bureaux : join the 90’s, tabarnac!!!!

Trève de chiaulage.  Mon travail, pratiquement, implique surtout être assis devant un ordinateur portable, faire des budgets Excel, répondre à des courriels, téléphoner à des partenaires, etc.

 

Les spots Wi-fi

Voici donc ce dont j’ai besoin pour être productif

–       Une table et une chaise
–       Une prise de courant
–       Un lieu relativement calme et silencieux
–       Une connexion Wi-fi RAPIDE
–       Une connexion Wi-fi STABLE
–       Une connexion Wifi qui me fera pas regretter mes choix de vie
–       Une bonne connexion Wifi…  S’il te plaît, Ô monde cruel, c’est tout ce que je demande!!!
–       Du café pas cher

Partout dans cette série de chroniques, je parle des endroits que je fréquente pour trouver ces choses.  Je ne me répèterai pas ici.  Je ne nommerai que mes 3 endroits favoris, que j’ai réservés à cette chronique:

 

– Top 3 :  Café Atomik, dans Hochelag’
3606 Rue Ontario Est 

Pour :
Le staff est gentil et ouvert à la présence de travailleurs comme moi.  Le café est bon et abordable (2,60$ pour un allongé avec du lait).  La connexion internet est parfaite!!!  La toilette est très propre et du type individuel qui inclue un lavabo privé dans une petite pièce.  Il y a assez de prises de courants près des tables.  La clientèle est sympathique : pas tout à fait hipster, pas tout-à-fait bobo, pas tout à fait Hochalag’, pas tout à fait HoMa, mais quelque part entre tout ça.  Je me sens bien.

Contre :
Lorsque que quelqu’un fait la gaffe de commander un osti de smoothie, tout le café est dérangé par l’osti de blender.  On dirait que cette affaire-là a un moteur de locomotive et broie de la roche.  Parfois la musique est un peu trop forte, même si j’aime les choix musicaux des employés.  C’est peut-être moi qui est trop sensible au bruit, aussi…

 

– Top 2 : L’Atrium du 1000 de la Gauchetière, au Centre-ville


Pour :
Le choix va vous sembler bizarre, mais j’ai souvent affaire dans ce coin là et j’ai adopté le spot.  La connexion Internet est rapide et stable.  Malgré le faible nombre de prises de courants près de tables, j’en trouve toujours une qui est libre.  Vue l’affluence dans ce lieu partagé, on peut y travailler sans être remarqué et sans rien acheter.  Je vous conseille quand même le « MMMuffin » dans le coin Nord-Est de la foire.  La serveuse est gentille et le café est correct et pas cher (1,60$ pour un petit filtre).  On y trouve souvent La Presse.  L’endroit est calme, à part à l’heure du lunch.  Pour vous sauver la destruction précoce de votre cristallin, suivez les conseils des ophtalmologistes et, à toutes les demies-heures, levez les yeux de votre portable et regardez plus loin les gens qui jouent et dansent sur la patinoire.  C’est très agréable!  De chaque côté de la foire, il y a des salons plus confortables et silencieux, avec des banquettes molles.  Pour des rendez-vous ou des conversations téléphoniques, c’est parfait.

Contre :
Le clic que vous devrez faire à toutes les demi-heures sur « Poursuivre votre connexion ».  Un gestionnaire de réseau a fait un power-trip, surement.  La connexion wifi semble être devenue moins bonne, aussi, depuis les pannes d’électricité de juillet.  Étrange…  Les gardiens de sécurité vous harcèleront si vous dérogez aux règles de conduite convenable du Gentlebum.  N’oubliez pas qu’en haut, une armée de fourmis cravatées paie pour avoir son bureau dans un édifice prestigieux.  Il faut respecter ça…

 

Top 1 : Bela Vista Pastelaria, dans Rosemont
6409 Avenue Papineau

Pour :
Le nec plus ultra du travailleur de café asocial!  Le deuxième étage est presque toujours désert et silencieux.  La connexion Internet est parfaite!  Il y a plusieurs tables avec des prises de courant.  Le personnel ne vous embêtera jamais; ils sont beaucoup trop occupés à faire fonctionner leur petite entreprise de traiteur.  Le café est correct et abordable.  Vous devez absolument essayer leurs pastels de nata à l’érable!  L’existence de ce dessert est l’image même de l’intégration québécoise de la communauté portugaise de Montréal.  Et c’est un délice!  Je m’en paie une chaque fois que je fais un bon coup sur mon portable.  C’est très motivant!  Il y a plusieurs spots de parking/camping convenables à proximité mais je ne vous les décrirai pas pour des raisons évidentes.

Contre :
C’est loin.  Et j’ai découvert ce joyau trop tard, après avoir reçu conseil d’un de amis Vansters.  Ce n’est qu’à la fin de mon expérience que j’ai trouvé tout près un spot de parking tellement parfait que j’ai déplacé ma base dans le quartier, ce qui m’a amené un peu plus chez Bela Vista Pastelaria.  Je troque donc Hochelag’ pour Rosemont-Nord.  J’espère qu’il n’y a pas de spéculateurs immobiliers et de constructeurs de condos laittes qui lisent mon blog pour se tenir au courant du bien connu effet bohémien  en immobilier… S’il y en a, mes excuses à la population locale.

 

Pour trouver des listes d’endroits propices au travail dans des cafés Wi-fi, vous pouvez visiter ces sites :

Un bon palmarès de La Presse.  Légèrement vers le bobo-chic-branché, mais quand même bien.

Vive Île-sans-fil!  Ça marche toujours bien!  Montréal devrait faire comme San Francisco, offrir le wireless gratuit partout et déléguer ça à cette gang là.  Collectivement, on y gagnerait tous et on pourrait réaffecter plus utilement les hordes d’employés responsables de la facturation des fournisseurs webs.  Quoique y’a surement la clique de l’oligopole des télécommunications canadiennes qui ferait échouer le projet dans un deal crasseux fait dans un boys-club de babyboomers…

Le Service d’aide aux jeunes entrepreneurs fait aussi une bonne liste.

 

Avoir un bureau

Pendant mon aventure de vansterisme, je me suis pris un petit contrat de cinéaste.  Pendant environ 2 semaines, mon client m’a donné accès à 2 petits locaux qui me servaient de studios de tournage et de montage/confection.   J’avais accès à la toilette et à la cuisine des employés.  J’avais un accès 24 heures à l’endroit.

Par respect pour mon client, je n’ai pas abusé des privilèges.  Mais, je les ai énormément appréciés : le micro-onde, la machine à café, la toilette, le lavabo et surtout, le grand bureau pour travailler dans une petite pièce juste à moi.  Vous vous imaginez la valeur de tout ça, lorsqu’on vit dans une camionnette!

Je conseille donc aux Vansters de se travailler ce genre d’accès.  Si vous êtes assez Gentlebum, vous vous débrouillerez surement et reconnaitrez les opportunités.  Considérez l’accès qui vous est donné comme une rémunération supplémentaire et donnez un petit extra à votre client / employeur / partenaire…  Les gestionnaires de ressources humaines du futur (s’il y en a un) comprendront peut-être un jour la valeur du Vanster!

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